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LÉGISLATURE 15 - VOTE n° 2987

Augmenter le taux de la taxe sur les transactions financières

REJETÉ
POUR 13
ABSTENTION 2
CONTRE 56

Résultat du vote

Les députés ont rejeté le 16 octobre 2020 l'amendement n° 1394 de Mme Pires Beaune et l'amendement identique suivant après l'article 16 du projet de loi de finances pour 2021 (première lecture).

Au total, 71 députés ont pris part au vote : 79 % ont voté contre, 18 % ont voté en faveur, et 3 % se sont abstenus.

Infos

Date 16 octobre 2020
Type de vote Amendement
Dossier Projet de loi de finances pour 2021

La position des groupes

POUR
Gauche démocrate et républicaine
La France insoumise
Socialistes et apparentés
CONTRE
Les Républicains
La République en Marche
Agir ensemble
Mouvement Démocrate (MoDem) et Démocrates apparentés

Mieux comprendre le vote

Cet amendement, déposé par le groupe Socialistes et apparentés (SOC), vise à augmenter le taux de la taxe sur les transactions financières (TTF). Il a été discuté dans le cadre de la première lecture du Projet de loi de finances pour 2021.

La taxe sur les transactions financières, mise en place par Nicolas Sarkozy en 2012, est appliquée lors de l'achat d'une action d'une entreprise française dont la capitalisation boursière dépasse un milliard d'euros. Cette taxe vise à faire contribuer davantage le secteur financier et à mieux réguler les marchés financiers. Une taxe harmonisée sur les transactions financières est également en discussion au niveau européen depuis une dizaine d'années, sans qu'un accord ne soit encore trouvé.

L'amendement proposé par le groupe socialiste vise à augmenter le taux de la TTF de 0,3% à 0,5%. Selon ses auteurs, cette hausse permettrait de faire passer les revenus de la taxe de 1,57 milliard à 2,62 milliards d'euros par an. D'après les députés socialistes, cette augmentation permettrait de corriger "l'ampleur des inégalités dues à la mondialisation [...]. Ce besoin est plus que jamais d'actualité, exacerbé par les inégalités creusées par la pandémie."

Selon Elsa Faucillon (GDR), qui a déposé un amendement similaire, cette taxe "constitue un outil efficace de régulation financière alors même que les transactions financières explosent aujourd'hui et que les dividendes ne cessent de croître".

Le rapporteur du projet de loi, Laurent Saint-Martin, a pour sa part soutenu qu'il fallait attendre les résultats des discussions au niveau européen : "Je suis favorable à la taxe sur les transactions financières en tant que telle. Ce serait en revanche une vraie erreur, du point de vue de la compétitivité, d'en faire une taxe franco-française". Et le rapporteur de préciser : "Les investissements et les transactions se feraient chez nos voisins".

L'amendement visant à augmenter le taux de la TTF a été soutenu par les groupes de gauche GDR, Socialistes, et La France insoumise.  

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Date 16 octobre 2020
Type de vote Amendement
Dossier Projet de loi de finances pour 2021

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L'auteure de l'amendement

Un amendement est un texte, déposé par un ou plusieurs députés, qui vise à modifier un projet ou une proposition de loi. Il y a un auteur principal, mais un amendement peut être cosigné par plusieurs députés.

Christine Pires Beaune

Christine Pires Beaune

Puy-de-Dôme (63)

Les votes des députés et des groupes

Exposé des motifs de l'amendement

L'objectif d'un amendement est de modifier ou d'ajouter une mesure d'un projet ou d'une proposition de loi. Le ou les députés qui rédigent l'amendement écrivent également un exposé des motifs.

Cet amendement des députés Socialistes et apparentés vise à augmenter le taux de la taxe sur les transactions financières (TTF) à 0,5%.

Cela permettrait de faire passer le rendement de la taxe à 2,62 milliards d’euros, contre 1,572 milliard pour un taux à 0,3%. 

La pandémie de COVID-19 menace des progrès de développement durement acquis : pour la première fois depuis les années 1990, l’extrême pauvreté risque de progresser dans le monde et l’atteinte des Objectifs de développement durable est plus que jamais compromise, à 10 ans de l’échéance de l’Agenda 2030. La politique de développement française doit multiplier ses efforts pour être à la hauteur des besoins sur le terrain, en commençant par allouer 50% des recettes de la TTF au Fonds de solidarité pour le développement (FSD).  Rappelons que le FSD permet de financer principalement des dons vers nos priorités sectorielles que sont notamment la santé, le climat et l’éducation, en bénéficiant au Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme, à Gavi l'Alliance du Vaccin, à UNITAID, au Fonds vert pour le climat ou encore au Partenariat mondial pour l'éducation. Parmi ces dernières institutions, beaucoup sont mobilisées dans la réponse internationale à la pandémie. Avec la mission APD, ces deux canaux constituent le cœur de l’aide, c’est-à-dire sa partie la mieux pilotable et la plus efficace, en incluant les subventions pour les pays les plus pauvres et prioritaires de l’aide française, tout en bénéficiant aux services sociaux essentiels et aux populations les plus vulnérables.

 

La TTF est le seul levier parlementaire qui permet d’influer sur la quantité et la qualité de l’aide au sein du budget, mais c’est un outil sous-mobilisé. Le PLF 2021 est le dernier budget complet du mandat présidentiel, et représente une opportunité unique d’ajuster les priorités de l’aide française sans grever le budget de l’Etat. Améliorer le rendement de la TTF permettrait d’augmenter la part allouée à l’aide publique au développement tout en maintenant le même montant dans le budget général de l’Etat, une équation donc indolore pour les finances publiques. Cette disposition n’aurait pas non plus d’impact sur l’attractivité de notre place financière : de nombreux centres financiers, notamment européens, sont dotés d’une TTF et sont pourtant en plein essor, à l’instar de Hong Kong, Singapour, l’Afrique du Sud, la Suisse et le Royaume-Uni. À ce propos, rappelons que la Stamp Duty britannique, instaurée depuis des années au taux de 0,5%, n’est pas responsable d’une baisse de la compétitivité de Londres. Rappelons ensuite qu’aucune baisse des transactions financières n’a été constatée lors du passage du taux de 0,2 à 0,3%, un renforcement du taux n’ayant donc pas d’impact sur le volume des transactions. Par ailleurs, pendant que le reste de l’économie s’effondrait, les transactions financières ont continué à augmenter durant le confinement, en raison de « la hausse des volumes échangés sur les marchés au cours du premier semestre » selon le PLF 2021. La pandémie de Covid-19 a généré de la volatilité sur les marchés financiers et donc une hausse du volume des transactions : son rendement a presque doublé entre janvier et août 2020. La TTF, conçue pour corriger l’ampleur des inégalités dues à la mondialisation, doit ainsi permettre au secteur financier de contribuer à la lutte contre l’extrême pauvreté. Ce besoin est plus que jamais d’actualité, exacerbé par les inégalités creusées par la pandémie.

 Cet amendement proposé par ONE est soutenu par Coordination Sud, la plateforme française des ONG de solidarité internationale.

Source : Amendement sur le site de l'Assemblée nationale

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