Ré-autorisation des pesticides néonicotinoïdes : comment les députés ont-ils voté ?
Les députés ont adopté, en octobre 2020, un texte visant à réintroduire les pesticides néonicotinoïdes. Avec ce projet de loi, les producteurs de betteraves sucrières pourront utiliser, à titre dérogatoire, des semences traitées avec ces substances interdites en 2018.
Comment les députés ont-ils voté ? C'est la question que se sont posés Olivier Costa, directeur de recherche au CNRS et chercheur au Centre de recherches politiques de Sciences Po (CEVIPOF), et Awenig Marié, doctorant au Centre d'étude de la vie politique (CEVIPOL). Pour leur analyse, publiée sur le site The Conversation, Ils ont utilisé les données de vote disponibles sur Datan.
Des députés tiraillés entre plusieurs intérêts
Quand il s'agit de voter, les députés sont tiraillés entre plusieurs éléments. Ils peuvent suivre la ligne officielle de leur groupe parlementaire, décider de défendre les intérêts de leur circonscription, ou votent avec leur conscience personnelle.
Lors du vote sur la réintroduction des néonicotinoïdes, la plupart des groupes du centre et de la droite étaient fortement divisés. Par exemple, au sein du groupe présidentiel La République en Marche, 28% des députés ont décidé de s'abstraire des consignes de vote.
Le lien avec le territoire
Les votes des députés ont-ils été influencés par les intérêts de leur territoire ?
Le projet de loi sur la réintroduction des néonicotinoïdes visait à aider le secteur de la betterave sucrière, dont la production était affectée par la jaunisse, une maladie causant d’importantes pertes de rendement.
Les deux chercheurs ont donc étudié le lien entre le vote des députés et l'importance du secteur de la betterave sucrière dans les territoires. Leur analyse montre que les parlementaires élus dans des départements à forte production de betterave ont davantage voté en faveur de la réintroduction des néonicotinoïdes que les autres.
L'importance des convictions personnelles
Les députés votent-ils avec leur conscience ? Pour le déterminer, les deux chercheurs ont estimé à l'aide d'un algorithme la position de chaque député sur l'axe gauche-droite.
Leur analyse montre que les votes ont été influencés par les positions idéologiques des parlementaires. Dans chaque groupe, plus un député se situe à droite, plus il a été susceptible de voter en faveur du texte, et inversement.
Pour lire l'analyse, cliquez ici.
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