L'amendement n° 869 de M. Woerth après l'article 20 du projet de loi de financement de la sécurité sociale pour 2019 (première lecture).
REJETÉRésultat du vote
Les députés ont rejeté le 26 octobre 2018 l'amendement n° 869 de M. Woerth après l'article 20 du projet de loi de financement de la sécurité sociale pour 2019 (première lecture).
Au total, 53 députés ont pris part au vote : 75 % ont voté contre, 25 % ont voté en faveur, et 0 % se sont abstenus.
Infos
Date | 26 octobre 2018 | |
Type de vote | Amendement | |
Dossier | Loi de financement de la sécurité sociale 2019 |
La position des groupes
Les votes des députés et des groupes
Exposé des motifs de l'amendement
L'objectif d'un amendement est de modifier ou d'ajouter une mesure d'un projet ou d'une proposition de loi. Le ou les députés qui rédigent l'amendement écrivent également un exposé des motifs.
Cet amendement vise à créer en 2024‑2025, date d’extinction de la Caisse d’amortissement de la dette sociale (CADES), un Fonds national d’épargne retraite par capitalisation à partir du Fonds de réserve des retraites (FRR) existant et de l’actuelle contribution au redressement de la dette sociale (CRDS).
Il s’agit d’introduire une part de financement par capitalisation dans notre système de retraite en créant un mécanisme d’épargne-retraite obligatoire et collective qui s’ajouterait à notre système par répartition.
Les revenus que les retraités tireraient du Fonds seraient proportionnels aux contributions qu’ils auraient versées lors de leur vie active et de la rentabilité des placements du Fonds. La contribution versée par l’ensemble des actifs se substituerait à l’actuelle CRDS appelée à disparaître en 2024, date d’extinction de la CADES qu’elle alimente.
À la différence de la CRDS qui touche également les revenus du patrimoine et les pensions de retraite, cette contribution ne concernerait que les revenus d’activité et les allocations de chômage. Elle ne viendrait donc pas alourdir les prélèvements obligatoires, mais elle permettrait aux retraités de demain de bénéficier de revenus issus de placements dynamiques. Cet amendement fixe son taux à 0,5 %, ce qui permettrait d’alimenter le fonds à hauteur de 5 milliards d’euros par an.
Le Fonds national d’épargne retraite :
– recevrait les versements des actifs qui serviraient à augmenter le capital du fonds, en contrepartie desquels le bénéficiaire recevra une part du capital ;
– percevrait les revenus du capital déjà investi ;
– décaisserait des pensions sous forme de rente viagère ou de capital.
Cette solution aurait plusieurs avantages :
– les retraités pourraient compenser une partie de la baisse du pouvoir d’achat relatif des retraites ;
– tous les Français bénéficieraient de rendements offerts par un investissement en actifs financiers ;
– le Fonds pourrait contribuer au financement de la transition énergétique et favoriserait les investissements à impact social ;
– le supplément d’épargne investi baisserait le coût du capital pour les entreprises ;
– le système de retraite par répartition s’en trouverait renforcé dans la mesure où son financement dépend de la productivité qui résulte elle-même de la qualité et du volume des investissements.
En comptabilité nationale, le solde public sera dégradé à hauteur des prestations versées par le fonds. En effet, les remboursements actuels de dette ne sont pas considérés comme des charges, mais comme des opérations financières.
La montée en charge du fonds serait toutefois très progressive par construction, les premiers bénéficiaires des prestations étant les nouveaux retraités dont les parts du fonds et les cotisations seraient les plus faibles.
L’article 40 de la Constitution interdisant d’attribuer de nouvelles missions au FRR ou de créer un fonds public d’épargne retraite, le dispositif proposé par le présent amendement se limite à déterminer les recettes du nouveau Fonds national d’épargne – retraite.
Source : Amendement sur le site de l'Assemblée nationale