L'amendement n° 570 de Mme Obono après l'article 35 du projet de loi de programmation 2018-2022 et de réforme pour la justice (première lecture).
REJETÉRésultat du vote
Les députés ont rejeté le 23 novembre 2018 l'amendement n° 570 de Mme Obono après l'article 35 du projet de loi de programmation 2018-2022 et de réforme pour la justice (première lecture).
Au total, 35 députés ont pris part au vote : 83 % ont voté contre, 17 % ont voté en faveur, et 0 % se sont abstenus.
Infos
Date | 23 novembre 2018 | |
Type de vote | Amendement | |
Dossier | Loi de programmation de la justice 2018-2022 |
La position des groupes
Les votes des députés et des groupes
Exposé des motifs de l'amendement
L'objectif d'un amendement est de modifier ou d'ajouter une mesure d'un projet ou d'une proposition de loi. Le ou les députés qui rédigent l'amendement écrivent également un exposé des motifs.
Cet amendement vise à renforcer les droits de la défense en garantissant l’accès au dossier par les parties mises en causes ou leurs avocat.es.
Pour le Groupe de la France insoumise l’accès plein et entier au dossier dès le stade de la garde à vue ou de l’audition libre doit être consacré.
Ce droit se déduit de l’article 7 de la directive 2012/13/UE relative au droit à l’information dans le cadre des procédures pénales en ce qu’il impose la communication « lorsqu’une personne est arrêtée et détenue à n’importe quel stade de la procédure pénale ».
Il s’agit de garantir l’accès aux pièces permettant de contester la légalité de l’arrestation comme le procès- verbal d’interpellation et toute pièce établissant l’existence d’indices graves ou concordants, mais également “au minimum à toutes les preuves matérielles à charge ou à décharge des suspects ou des personnes poursuivies, qui sont détenues par les autorités compétentes”.
Contrairement à ce que nous a précisé le rapporteur lors de l’examen du texte en commission, le droit européen indique bien que ce droit est accordé “en temps utile” pour permettre l’exercice effectif des droits de la défense et, au plus tard, lorsqu’une juridiction est appelée à se prononcer sur le bien-fondé de l’accusation. Aussi pour notre groupe parlementaire, cette notion doit être clairement définie pour respecter un équilibre entre l’impératif de justice équitable et la nécessité de l’efficacité des investigations. Ce « temps utile » est bien celui de la première audition en tant que suspect, sous le régime de la garde à vue ou de l’audition libre.
La réalité est que si le code de procédure pénale ne l’interdit pas, il ne le prévoit pas expressément, laissant ainsi à la libre appréciation des services et des magistrats en charge. Nous avons été saisi de nombreux témoignages d’avocats qui attestent de la nécessité d’en faire une obligation légale.
Source : Amendement sur le site de l'Assemblée nationale