L'amendement n° 1698 de M. Ruffin à l'article 33 et État B de la seconde partie du projet de loi de finances pour 2021 (première lecture) - Mission Agriculture, alimentation, forêt et affaires rurales.
REJETÉRésultat du vote
Les députés ont rejeté le 30 octobre 2020 l'amendement n° 1698 de M. Ruffin à l'article 33 et État B de la seconde partie du projet de loi de finances pour 2021 (première lecture) - Mission Agriculture, alimentation, forêt et affaires rurales.
Au total, 64 députés ont pris part au vote : 73 % ont voté contre, 25 % ont voté en faveur, et 2 % se sont abstenus.
La position des groupes
Les votes des députés et des groupes
Exposé des motifs de l'amendement
L'objectif d'un amendement est de modifier ou d'ajouter une mesure d'un projet ou d'une proposition de loi. Le ou les députés qui rédigent l'amendement écrivent également un exposé des motifs.
Cet amendement d'appel vise à inciter le Gouvernement à mettre en place un réel soutien de la filière betterave à travers une garantie des revenus et un plan de soutien durable à la filière pour lui permettre de se transformer.
-50% ! C’est la chute qu’a connue le cours du sucre en 2017. Une perte de 500 € l’hectare, pour les producteurs de betteraves : « Du jamais vu depuis cinquante ans, dénonçait le président de la Confédération générale des planteurs, Eric Lainé. C’est la première fois que les betteraviers ne couvrent pas leurs coûts de production. » Avec, à la clé, la disparition de 16% des surfaces en France, et la fermeture de quatre usines. Que s’était-il passé ? Le fléau était économique, politique : Bruxelles avait décidé la fin des quotas, d’aligner les prix sur le marché mondial. Comment ont réagi les dirigeants français ? Ils n’ont pas bougé, eux-mêmes soumis à ces dogmes : concurrence, libre-échange, mondialisation.
-15 %, en moyenne. -50 %, par endroits. Ce sont les dégâts que causent les pucerons, suite à un hiver doux, dû au réchauffement climatique. Des pertes d’autant plus dramatiques que leurs voisins, leurs concurrents, n’en souffrent pas : la Belgique, la République Tchèque, la Slovaquie, l’Autriche, la Pologne, etc., neuf pays européens ont déjà autorisé le retour des néonicotinoïdes. C’est un dumping environnemental. Qui met l’agriculture française, et son industrie, dans une situation de concurrence déloyale. Comment réagissent les dirigeants français, face à ce fléau naturel ? Ils s’alignent par le bas. Ils permettent que, ici aussi, ces pesticides reviennent dans les champs, des pesticides pourtant connus et reconnus comme nocifs.
Au lieu de céder au dumping économique et environnemental, cet amendement d'appel vise à inciter le Gouvernement à mettre en place un réel soutien de la filière betterave à travers une garantie des revenus et un plan de soutien durable à la filière pour lui permettre de se transformer.
A cette fin, pour des raisons de recevabilité financière au titre de l'article 40 de notre Constitution, le présent amendement d'appel augmente de 2 millions d'euros en autorisations d'engagement et en crédits de paiement l'Action 22 "Gestion des crises et des aléas de la production agricole" du programme 149 "Compétitivité et durabilité de l’agriculture, de l’agroalimentaire, de la forêt, de la pêche et de l’aquaculture", gageant via une diminution de 2 millions d'euros en autorisations d'engagement et en crédits de paiement l'action 04 « Moyens communs » du programme 215 "Conduite et pilotage des politiques de l'agriculture".
Les règles de recevabilité nous obligent à gager via un transfert de crédits provenant d'un autre programme de la mission. Nous appelons néanmoins le gouvernement à lever le gage.
Source : Amendement sur le site de l'Assemblée nationale