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LÉGISLATURE 15 - VOTE n° 2886

Annuler le pouvoir donné aux préfets de remplacer l'enquête publique par une consultation en ligne

ADOPTÉ
POUR 55
ABSTENTION 10
CONTRE 53

Résultat du vote

Les députés ont adopté le 29 septembre 2020 l'amendement de suppression° 9 de M. Cordier et les amendements identiques suivants à l'article 25 du projet de loi d'accélération et de simplification de l'action publique (première lecture).

Au total, 118 députés ont pris part au vote : 47 % ont voté en faveur, 45 % ont voté contre, et 8 % se sont abstenus.

Infos

Date 29 septembre 2020
Type de vote Amendement
Dossier Accélération et simplification de l’action publique

La position des groupes

POUR
Non inscrit
Libertés et Territoires
Écologie Démocratie Solidarité
Socialistes et apparentés
Les Républicains
Agir ensemble
Gauche démocrate et républicaine
UDI et Indépendants
La France insoumise
CONTRE
La République en Marche
Mouvement Démocrate (MoDem) et Démocrates apparentés

Mieux comprendre le vote

Cet amendement, déposé par des députés membres du groupe Les Républicains (LR), proposait de donner aux préfets le pouvoir de remplacer l'enquête publique par une consultation en ligne, notamment dans le cadre de nouveaux projets environnementaux. La discussion de cet amendement intervient dans le cadre du projet de loi d'accélération et de simplification de l'action publique (ASAP), qui vise à simplifier la relation entre l'administration et les citoyens.

L'amendement visait à supprimer l'article n°25 de la loi ASAP, article qui proposait le remplacement de l'enquête publique par une simple consultation en ligne, notamment pour des sujets environnementaux. Le préfet aurait en effet eu le pouvoir de dispenser d'enquête publique les projets relevant d'une autorisation environnementale, mais ne nécessitant pas d'évaluation. Comme le soulignent les signataires de l'amendement, l'enquête publique garantit pourtant "l'intervention d'un tiers et la remise d'un rapport motivé assorti éventuellement de recommandations". Ils notent également que cet article constitue une "régression importante en matière de participation du public". De plus, comme le rappelle le député Julien Aubert (LR), une consultation en ligne aurait exclu "les personnes âgées et celles qui n'ont pas internet". Cette disposition avait également été critiquée par des associations de protection de l'environnement et des juristes spécialisés. 

Le rapporteur, Guillaume Kasbarian (LaREM), soutenant l'article n°25, indique que les enquêtes publiques sont parfois peu utilisées par les citoyens. "Internet et les moyens de communication à distance peuvent permettre à davantage de monde de participer à des débats publics", indique-t-il. Enfin, il note que l'article propose de "donner aux préfets la possibilité de permettre une enquête électronique dans les situations qui posent le moins de problèmes environnementaux".

Les députés membres de l'opposition ont voté en bloc pour cet amendement, supprimant ainsi l'article n°25 de la loi. Les groupes La République en Marche et MODEM ont voté contre. La majorité pour la suppression de l'article n°25 a pu être obtenue grâce à deux députés LaREM ayant voté avec l'opposition : Jacqueline Dubois et Françoise Ballet-Blu.

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Date 29 septembre 2020
Type de vote Amendement
Dossier Accélération et simplification de l’action publique

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L'auteur de l'amendement

Un amendement est un texte, déposé par un ou plusieurs députés, qui vise à modifier un projet ou une proposition de loi. Il y a un auteur principal, mais un amendement peut être cosigné par plusieurs députés.

Pierre Cordier

Pierre Cordier

Ardennes (08)

Les votes des députés et des groupes

Exposé des motifs de l'amendement

L'objectif d'un amendement est de modifier ou d'ajouter une mesure d'un projet ou d'une proposition de loi. Le ou les députés qui rédigent l'amendement écrivent également un exposé des motifs.

Cet amendement vise à supprimer cet article qui tend à faire de la consultation du public la règle générale en matière d’évaluation environnementale (à savoir une consultation par voie électronique), en lieu et place de l’enquête publique qui garantit pourtant l’intervention d’un tiers et la remise d’un rapport motivé assorti éventuellement de recommandations.

Réduire ainsi le champ des enquêtes publiques constituerait une régression importante en matière de participation du public, d’autant plus que les seules motivations mises en avant par le Gouvernement pour défendre cette évolution sont économiques et non environnementales ou sociétales.

Source : Amendement sur le site de l'Assemblée nationale

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