Obliger les plateformes numériques à demander une pièce d'identité à leurs utilisateurs
REJETÉRésultat du vote
Les députés ont rejeté le 11 février 2021 l'amendement n° 1629 (rect.) de M. Ciotti à l'article 19 bis du projet de loi confortant le respect des principes de la République (première lecture).
Au total, 110 députés ont pris part au vote : 65 % ont voté contre, 23 % ont voté en faveur, et 12 % se sont abstenus.
La position des groupes









Pour mieux comprendre
Les députés ont rejeté un amendement ayant pour but de contraindre les plateformes numériques (Facebook, Twitter, etc.) à vérifier l'identité de leurs membres. Cet amendement, déposé par plusieurs députés du groupe Les Républicains, a été examiné et discuté dans le cadre du projet de loi confortant le respect des principes de la République.
L'amendement exigeait des plateformes en ligne de demander à leurs utilisateurs de fournir un document attestant de leur identité, et une déclaration de responsabilité pour les contenus diffusés.
Pour le Éric Ciotti (LR), premier signataire de l'amendement, « l'anonymat, qui permet de se masquer et de se dissimuler, autorise un véritable déferlement de haine ». Et le député d'ajouter : « Les paroles et les actes diffusés sur les réseaux sociaux sont très rarement poursuivis par l'autorité judiciaire, car c'est quasiment impossible ».
L'amendement visait ainsi à remédier au sentiment d'impunité qui existe pour les auteurs de contenus haineux sur les réseaux sociaux.
Pour Laetitia Avia (LaREM), rapporteure, le problème est ailleurs. Les plateformes disposent déjà d'éléments permettant l'identification des utilisateurs. Selon la députée, il existe un sentiment d'impunité car « très peu de plaintes sont déposées ». De plus, les plateformes coopèrent rarement. « La présentation obligatoire d'une pièce d'identité pour s'inscrire sur une plateforme ne nous exonérerait pas de devoir saisir la justice ou la police », a-t-il souligné.
Cédric O, secrétaire d'État de la transition numérique, a également noté que « le problème n'est pas celui de l'anonymat : c'est celui de la procédure judiciaire permettant de retrouver les personnes. » De plus, « les travaux montrent que le niveau de violence ne varie pas selon qu'on écrit sous anonymat ou non », a-t-il ajouté.