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LÉGISLATURE 15 - VOTE n° 569

L'amendement n° 374 de M. Larrivé après l'article 33 bis du projet de loi pour une immigration maîtrisée, un droit d'asile effectif et une intégration réussie (première lecture).

REJETÉ
POUR 40
ABSTENTION 10
CONTRE 106

Résultat du vote

Les députés ont rejeté le 22 avril 2018 l'amendement n° 374 de M. Larrivé après l'article 33 bis du projet de loi pour une immigration maîtrisée, un droit d'asile effectif et une intégration réussie (première lecture).

Au total, 156 députés ont pris part au vote : 68 % ont voté contre, 26 % ont voté en faveur, et 6 % se sont abstenus.

Infos

Date 22 avril 2018
Type de vote Amendement
Dossier Immigration maîtrisée, droit d'asile effectif et intégration réussie

La position des groupes

POUR
Non inscrit
Les Républicains
UDI, Agir et Indépendants
CONTRE
Nouvelle Gauche
Mouvement Démocrate et apparentés
Gauche démocrate et républicaine
La République en Marche

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Date 22 avril 2018
Type de vote Amendement
Dossier Immigration maîtrisée, droit d'asile effectif et intégration réussie

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L'auteur de l'amendement

Un amendement est un texte, déposé par un ou plusieurs députés, qui vise à modifier un projet ou une proposition de loi. Il y a un auteur principal, mais un amendement peut être cosigné par plusieurs députés.

Guillaume Larrivé

Guillaume Larrivé

Yonne (89)

Les votes des députés et des groupes

Exposé des motifs de l'amendement

L'objectif d'un amendement est de modifier ou d'ajouter une mesure d'un projet ou d'une proposition de loi. Le ou les députés qui rédigent l'amendement écrivent également un exposé des motifs.

Juguler l’immigration illégale à Mayotte est une priorité relevant d’une exigence humanitaire mais aussi sécuritaire.

L’arsenal législatif et réglementaire en vigueur combiné aux efforts déployés depuis 2002 pour mettre effectivement en œuvre des moyens opérationnels proportionnés ne suffisent plus désormais à endiguer la très forte pression migratoire en provenance des Comores qui s’exerce sur Mayotte. Il a été pris note des mesures de lutte contre l’immigration clandestine annoncées par le Gouvernement, telle la création d’un état-major opérationnel de la lutte contre l’immigration ou la création d’un groupe d’enquête interservices contre l’immigration irrégulière clandestine, terre et mer. Ces mesures sont utiles mais ne suffiront pas à endiguer le flux d’immigration, tant que les règles d’acquisition de la nationalité ne seront pas adaptées à la situation de l’archipel.

La situation est en effet alarmante et les chiffres sont édifiants : selon l’Insee, en 2015, plus d’un adulte sur deux vivant à Mayotte n’y est pas né. Les natifs des Comores y représentent à eux seuls, 42 % de la population. Comme l’a reconnu le porte-parole du Gouvernement, Mayotte est la première maternité de France avec « 10 000 naissances par an, dont 70 % issues de parents étrangers, pour être clair venant en quasi-totalité des Comores ». 80 % des accouchements à la maternité de Mamoudzou sont le fait de femmes étrangères en situation irrégulière. Sur la base des naissances enregistrées depuis, ce sont environ 50 000 naturalisations, par l’effet mécanique du droit du sol, qui interviendront dans les 15 prochaines années, soit un tiers de la population mahoraise actuelle. L’accouchement sur le sol mahorais s’inscrit clairement dans une stratégie délibérée d’acquisition de la nationalité française au bénéfice des enfants des étrangers en situation irrégulière.

 

Cette immigration massive contribue à rendre la situation mahoraise éruptive, avec un PIB par habitant quatre fois inférieur à celui de la métropole et 2,4 fois à celui de la Réunion, 84 % de la population vivant en dessous du seuil de pauvreté monétaire et un taux d’emploi très faible (33 % d’actifs occupés).

Dans ce contexte préoccupant, il est nécessaire, non pas de supprimer le droit du sol, mais de l’accompagner de conditions supplémentaires et adaptées au cas de Mayotte, dans la mesure permise par les principes de la République, et compte tenu du pouvoir d’adaptation des textes législatifs dans les départements et régions d’outre-mer reconnu par l’article 73 de la Constitution.

Le présent amendement prévoit donc que les enfants, nés à Mayotte de parents étrangers, ne pourront prétendre au bénéfice des dispositions du code civil susmentionnées que si leur père ou mère se trouvent eux-mêmes en situation régulière au regard du code de l’entrée et du séjour des étrangers.

Cette réforme ne remet aucunement en cause le droit à la nationalité française reconnu à l’égard d’une part, des enfants des citoyens de la République qui résident à Mayotte et d’autre part, des enfants des étrangers en situation régulière qui y séjournent. Le principe dit du « droit du sol » est donc maintenu, et il n’y est apporté qu’une exception limitée visant les seuls enfants d’étrangers en situation irrégulière.

La différence de situation qui existe entre les étrangers en situation irrégulière et les étrangers en situation régulière justifie pleinement cette mesure d’intérêt général.

 

 

Source : Amendement sur le site de l'Assemblée nationale

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