L'amendement n° 358 de M. Coquerel à l'article 8 du projet de loi de finances pour 2021 (nouvelle lecture).
REJETÉRésultat du vote
Les députés ont rejeté le 15 décembre 2020 l'amendement n° 358 de M. Coquerel à l'article 8 du projet de loi de finances pour 2021 (nouvelle lecture).
Au total, 91 députés ont pris part au vote : 86 % ont voté contre, 13 % ont voté en faveur, et 1 % se sont abstenus.
La position des groupes
Les votes des députés et des groupes
Exposé des motifs de l'amendement
L'objectif d'un amendement est de modifier ou d'ajouter une mesure d'un projet ou d'une proposition de loi. Le ou les députés qui rédigent l'amendement écrivent également un exposé des motifs.
« Cet amendement vise à mettre en place une pénalité financière correspondant au double du montant du crédit impôt recherche (CIR) touché sur l’année en cas de suppression de postes de recherche. En effet, le financement de la recherche privée par le biais du CIR est devenu la première dépense fiscale active.
En 2019, il représente un coût évalué à 6,2 milliards d’euros selon le rapporteur général de la commission des finances Joël Giraud dans son rapport sur l’application des dispositions fiscales publié en Juillet 2019. Or, cette dépense publique soulève a minima trois questions essentielles : celle de son efficacité, de son utilisation et du contrôle de son utilisation.
La France insoumise est évidemment favorable au développement de la recherche et elle considère qu’elle doit se faire toujours avec un sens aigu de l’intérêt général. Or, les entreprises, et notamment les laboratoires (voire les banques, qui en bénéficient aussi pour le développement de modèles en mathématiques appliquées), ne semblent pas nécessairement avoir le bien commun en tête. A titre d’exemple, entre 2008 et 2012, Sanofi, le géant pharmaceutique français, a reçu deux milliards d’euros de CIR tout en supprimant 2400 emplois dans ses laboratoires. Sanofi a également détruit début 2018, à Montpellier, un bâtiment neuf, le DI50, parce qu’il ne correspondait plus à la stratégie du groupe. Ce bâtiment, qui n’avait jamais servi et venait d’être achevé, avait coûté 107 millions d’euros. Mais puisque ce montant est moins élevé que ce que touche Sanofi chaque année au titre du CIR, ce n’est pas un problème pour les finances de l’entreprise ! Nous pourrions encore ajouter les 299 suppressions de postes de R&D par le groupe en France en 2019, ou les plus de 1000 postes dans la recherche supprimés par Nokia, heureux bénéficiaire de 273 millions d’euros de CIR entre 2016 et 2019. »
Source : Amendement sur le site de l'Assemblée nationale