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LÉGISLATURE 16 - VOTE n° 1785

Élargir l'assiette de la taxe sur les transactions financières (TFF)

REJETÉ
POUR 123
ABSTENTION 56
CONTRE 197

Résultat du vote

Les députés ont rejeté le 08 juin 2023 l'amendement n° 31 de M. Naegelen à l'article 1 de la proposition de loi visant à élargir l'assiette de la taxe sur les transactions financières (première lecture).

Au total, 376 députés ont pris part au vote : 52 % ont voté contre, 33 % ont voté en faveur, et 15 % se sont abstenus.

Infos

Date 08 juin 2023
Type de vote Amendement
Dossier Élargir l'assiette de la taxe sur les transactions financières

La position des groupes

POUR
Non inscrit
Les Républicains
La France insoumise - NUPES
Libertés, Indépendants, Outre-mer et Territoires
Gauche démocrate et républicaine - NUPES
Écologiste - NUPES
Socialistes et apparentés - NUPES
CONTRE
Horizons et apparentés
Renaissance
Démocrate (MoDem et Indépendants)

Mieux comprendre le vote

Cet amendement cherche à élargir l'assiette de la taxe sur les transactions financières (TTF) en incluant d'autres produits financiers tels que le trading haute-fréquence et les produits dérivés. Le député Christophe Naegelen, membre du groupe LIOT, est à l'origine de cette proposition.

Actuellement, la taxe sur les transactions financières ne concerne que les actions en bourse et est fixée à taux e 0,3% depuis 2017. Le groupe LIOT souhait donc étendre cette taxe à d'autres transactions financières. Selon le rapporteur, Christophe Naegelen (LIOT), le dispositif actuel ne taxe pas “les transactions intrajournalières, qui représentent environ 80% du volume des transactions”.

L'amendement propose également de taxer les produits dérivés. “Ce sont des outils de spéculation risqués”, indique Christophe Naegelen. Et le député de souligner que plusieurs pays européens ont déjà mis en place une taxe similaire et que la Commission européenne discute de la création d'une telle taxe au niveau européen.

Une proposition critiquée par le gouvernement

Le gouvernement, représenté par le ministre Gabriel Attal, s'oppose à cette proposition. “Il risque de mettre en péril le dynamisme de notre activité et de fragiliser notre secteur financier”, a indiqué le ministre.

En séance, le député Daniel Labaronne (Renaissance) a critiqué la proposition et a indiqué que “si l'on veut lutter contre la spéculation, alors il faut s'attaquer à la finance non régulée”.

Une proposition saluée par l'opposition

La proposition du groupe LIOT a été saluée par tous les groupes d'opposition. Jean-Philippe Tanguy (RN) note que cette proposition “dénonce la profonde injustice du système fiscal macroniste”. Michel Sala (FI) remarque que “taxer les transactions financières freinera la spéculation et dégagera des ressources”.

Le groupe Les Républicains a également salué cette proposition. “Quiconque réalise des transactions intrajournalières doit lui aussi s’acquitter d’une contribution, et ainsi participer à la solidarité nationale”, a indiqué Fabrice Brun.

Une proposition rejetée

En séance, la proposition du groupe LIOT n'a pas été adoptée. Tous les groupes d'opposition ont voté en faveur de la proposition du groupe LIOT. Les groupes de la majorité (Renaissance, MoDem et Horizons) ont voté contre.

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Date 08 juin 2023
Type de vote Amendement
Dossier Élargir l'assiette de la taxe sur les transactions financières

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L'auteur de l'amendement

Un amendement est un texte, déposé par un ou plusieurs députés, qui vise à modifier un projet ou une proposition de loi. Il y a un auteur principal, mais un amendement peut être cosigné par plusieurs députés.

Christophe Naegelen

Christophe Naegelen

Vosges (88)

Les votes des députés et des groupes

Exposé des motifs de l'amendement

L'objectif d'un amendement est de modifier ou d'ajouter une mesure d'un projet ou d'une proposition de loi. Le ou les députés qui rédigent l'amendement écrivent également un exposé des motifs.

Cet amendement rétablit le dispositif de la proposition de loi qui tend à élargir l’assiette de la TTF aux transactions intrajournalières et aux dérivés.

Il intègre également les amendements du rapporteur qui tiennent compte des auditions réalisées, ont été déposés en commission et n’ont pu être débattus du fait de la suppression de l’article :

- D’abord, est inscrite une taxation des ordres d’achat plutôt que du transfert de propriété pour taxer les transactions intrajournalières. Il s’agit notamment d’une recommandation du prix nobel d’économie Joseph Stiglitz. Le risque de contournement paraît modéré dans la mesure où la collecte de la TTF repose déjà sur une base déclarative des transactions par les intermédiaires financiers auprès d’Euroclear, le dépositaire central unique de la Place de Paris, et où les acteurs, pour sécuriser leurs transactions, ont tout intérêt à respecter les règles mises en place par le législateur et contrôlées par l’administration fiscale et le régulateur.

- En deuxième lieu, l’amendement exonère les apporteurs de liquidité de la TTF pour l’extension aux transactions intrajournalières. Ces « market makers » contribuent à la liquidité et au bon fonctionnement du marché. Il convient de les distinguer des intervenants purement spéculatifs. En effet, Euronext leur applique diverses obligations pour améliorer la qualité du marché et écarter ceux qui spéculeraient seulement entre eux-mêmes. Selon l’AMF, ce statut concerne une dizaine de prestataires.

- Ensuite, l’amendement prévoit de restreindre le dispositif aux dérivés d’actions, afin de ne pas pénaliser l’utilisation de certains dérivés comme couverture, par exemple en matière agricole. Cette proposition suit l’exemple de la TTF italienne.

- En quatrième lieu, l’amendement intègre la taxation des souscriptions de dérivés à un taux dix fois inférieur (0,03 %) au taux des achats d’actions (0,3 %), car portant sur le montant notionnel (montant théorique de l’actif sous-jacent), comme le prévoit le projet de TTF européenne dès 2011.

- Enfin, l’amendement propose la taxation des dérivés négociés hors marché réglementés à un taux deux fois supérieur (0,06 %), afin d’inciter à la transparence du marché. Cette proposition suit également l’exemple de l’Italie et permet de renforcer la part relative du marché réglementé par rapport au gré à gré.

 

Source : Amendement sur le site de l'Assemblée nationale

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